Alors qu’ils sont très utilisés et reconnus dans de nombreux secteurs d’activités, les Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ) sont relativement nouveaux dans le champ du sport. A ce titre, la Fédération Nationale Profession Sport & Loisirs (FNPSL) s’est activement engagée ces dernières années dans une démarche de développement de GEIQ Sport et Animation régionaux en métropole et en outre-mer, dans la mesure où ces derniers constituent des outils très pertinents pour favoriser l’insertion des personnes éloignées de l’emploi dans les métiers du sport. Ainsi, les GEIQ apportent une solution complémentaire d’accompagnement vers l’emploi, dans le parcours de remobilisation et de formation des jeunes les plus en difficultés.
Un dispositif tri-partite qui fonctionne
Très répandus et utilisés dans de nombreux secteurs d’activités, les GEIQ sont des dispositifs financés par le Ministère du Travail et pilotés par la Fédération Française des GEIQ, qui labélise les structures porteuses. Ils ont un fonctionnement qui répond aux besoins de l’ensemble des parties prenantes. En premier lieu, ce sont les employeurs qui se réunissent pour identifier les métiers en tension qui nécessitent des formations. Ils vont chercher des personnes éloignées de l’emploi, que des Conseillers en Insertion Professionnelle (CIP) vont accompagner pour lever les freins à l’insertion. Démarches administratives, problématiques de logement, de santé, sont des exemples de sujets traités par les CIP. Les personnes qui entrent dans le GEIQ vont d’une part suivre une formation et, d’autre part, sont mises à disposition notamment auprès des structures employeuses qui se sont réunies au sein du GEIQ.
Dans le secteur du sport, dès 2019, la FNPSL s’est penchée sur ce dispositif en se posant la question de leur pertinence dans ce secteur. Elle a ainsi mené des études de faisabilité au niveau national et régional, avec le soutien du ministère des Sports et de la Délégation générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP), pour mesurer l’intérêt des clubs sportifs pour embaucher des profils plus éloignés de l’emploi que d’habitude, et leur besoin en recrutement. Aujourd’hui, ce sont 11 GEIQ Sport et animation régionaux qui existent au sein de la FNPSL. En 4 ans, ce sont plus de 600 personnes qui ont été accompagnées sur des formations sport ou animation, du CPJEPS au BPJEPS, en passant par les CQP. Bien que les formations conduisant à des métiers d’encadrement de la pratique prédominent, certains salariés des GEIQ s’orientent également vers des métiers plus techniques (réparateur cycle par exemple) ou bien encore le développement et la vente dans la filière sportive.
Des résultats qui poussent au développement des GEIQ sport et animation
Au bout de ces quelques années, les retours sont positifs. Tout d’abord de la part des employeurs, qui mettent en avant l’impact du suivi sur la posture professionnelle des bénéficiaires, dont le professionnalisme s’affirme plus facilement que d’autres stagiaires hors GEIQ. Le taux de réussite aux examens est également un curseur intéressant puisqu’en 2023, il s’élève à 91%. Autre point important : lorsque les personnes ne vont pas au bout de la formation, elles se relancent la plupart du temps sur un autre dispositif d’insertion professionnelle. En d’autres termes, être en lien avec les Conseillers en Insertion Professionnelle des GEIQ leur a permis de se relancer sur la question de leur projet professionnel.
Si l’on regarde le secteur du sport, les GEIQ ont avant tout permis de formaliser des actions que nombre d’acteurs de la formation, dans les clubs et dans les groupements d’employeurs, menaient déjà. La professionnalisation de l’accompagnement et le soutien financier permettent d’aller plus loin, de sécuriser davantage les parcours des personnes qui en ont besoin, ainsi que les clubs qui se projettent plus facilement sur des personnes qu’ils ont vu évoluer.
Demain, de nouveaux GEIQ verront le jour sur de nouvelles régions, pour que l’ensemble du territoire français, métropolitain et outre-mer puisse développer ces solutions utiles.
Une réponse désormais en adéquation entre les besoins d’accompagnement des personnes les plus éloignées de l’emploi et de la formation, et les besoins en ressources humaines des associations sportives.